lundi 12 mars 2012

Découverte d’anticorps chez la souris : nouvelle arme contre la maladie d’Alzheimer ?

La découverte d’un traitement pour lutter contre la maladie d’Alzheimer serait-elle pour demain ? On pourrait finir par le croire au nombre de travaux scientifiques parus en quelques semaines au sujet de cette maladie dégénérative. Dernière découverte en date, celle, chez la souris, d’anticorps capables d’empêcher la désintégration des synapses, causée par le développement de la maladie d’Alzheimer.

La maladie d’Alzheimer est la résultante d’un double processus, caractérisé par deux types de lésions : l’accumulation en plaques de peptides bétâ-amyloïdes, et l'augmentation de la capacité de phosphorylation de la protéine tau. La formation de plaques amyloïdes a un impact direct sur les synapses : elle les empêche de faire passer l’information d’un neurone à l’autre. Cette désagrégation de la communication est un des symptômes de la maladie d’Alzheimer.
 
En étudiant l’impact de la maladie d’Alzheimer sur les cellules nerveuses du cerveau et notamment sur la transmission de l’information inter-neurones, Patricia Salinas et ses collègues du Collège universitaire de Londres ont mis en évidence, chez la souris, des anticorps capables de bloquer la désintégration des synapses. Ces derniers s’attaquent à une protéine proche des peptides amyloïdes, baptisée « Dkk1 ». Des études antérieures sur des biopsies post-mortem de tissus cérébraux de patients Alzheimer avaient montré la présence de cette molécule, en grande quantité, sans pouvoir l'expliquer.
 
En utilisant ces anticorps sur le cerveau de souris génétiquement modifiées pour développer la maladie d’Alzheimer, les chercheurs ont constaté que les synapses traitées restaient parfaitement intactes et n’étaient pas détériore par la présence de plaques amyloïdes.
Les résultats encourageants de ces travaux, publiés dans la revue Journal of Neuroscience, ouvrent la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer qui demeure, malgré de nombreuses avancées, toujours incurable